6ème Sens Immobilier / Studio Vincent Eschalier : 75009

Propriété de 6si pendant un an, extraordinaire palais dont il ne reste que deux pièces miraculeusement intactes : une grande salle dite “du conseil” (9m long / 6m large) et une plus petite attenante (6m long / 4,5m large), donnant de concert sur une terrasse extérieure.
Toutes deux sont couronnées de magnifiques plafonds peints (peints : pas de pochoir ou décalques ici), de miroirs, cheminées et portes très finement dessinées (et très probablement custom-made pour ce bâtiment), le tout surveillé par une grise frise de Pazuzus-à-plumes. HsP de 4m - bien haut !

Les motifs sont principalement musicaux dans la grande (partitions, lyres, flûtes) et champêtres dans la petite (guirlandes & bouquets de fleurs, papillons, oiseaux étoilés). Six Athena (évidemment pas Promachos mais Pallas / Ergànê) thrown in for good measure (and theme coherence) peuplent le plafond de la grande salle qui est de tonalité gris + or ; la petite salle voit les Pazuzus remplacés par une frise continue de petits portraits en cabochons représentant ceux qui devaient être les propriétaires et/ou bénéfacteurs du lieu. Quant aux activités pratiquées ici... mystère. Salon de musique ? La petite terrasse donne sur une cour qui devait être avant lotissement un (très) grand jardin car les bâtiments qui forment cour sont tous bien plus récents ; ce devait être un petit coin de paradis, orienté au Sud.

Si le bâtiment lui-même doit être Louis-Philippe très tardif ou plutôt tout début d’Empire (2ème du nom), je n’arrive pas à dater la décoration de ces deux pièces : le grand plafond dispose d’angéliques et d’angelots, de coiffures et de robes bouffantes très Empire 1er du nom - et avec un grand aigle dans chaque coin, too ! Mystère, bis. Le reste des étages a malheureusement subi les repulpages habituels et il ne reste presque rien de ce qui devait être certes moins luxueux que le 1er étage mais tout aussi fin : beaucoup de portes murées ou donnant sur placards, de fenêtres rendues aveugles, de cheminées disparues et de couloirs foutraques.
Les deux cages d’escalier ont survécu : la principale, étroite et sur rue est partiellement illuminée de vitrages remplacés c. 1928 ; la seconde, beaucoup plus large, rapetisse à mesure que l’on se rapproche du tout en haut (R+5 étages côté grand escalier, R+3 côté salle du conseil). Je ne sais pas si tout ceci est classé MH ou pas, connu ou au moins répertorié, mais j’espère que cela subsistera encore un siècle - ou deux.

Première série en urgence le 18 novembre 2018 (bas de page) puis retours multiples et par petits bouts, pour moi, entre mai et novembre 2019 - le tout terriblement difficile à photographier ; dernières visites en en cours -février/mars 2022- pour deux douzaines de détails au 500mm ET le plafond de la petite salle d’un seul tenant !


Les petites vignettes ci-dessous contiennent des détails pris dans les fichiers HD des autres images (Internet c’est petit, ce lieu est grand).